Partitionner votre disque dur est simplement le fait de le diviser en plusieurs sections. Chaque section est alors indépendante des autres. C'est en gros équivalent à ajouter des cloisons dans une maison : ajouter des meubles dans une pièce n'affecte pas les autres pièces.
Si vous avez déjà un système d'exploitation sur votre machine (Windows 9x, Windows NT/2000/XP, OS/2, MacOS, Solaris, FreeBSD, …) et si vous désirez placer Linux sur le même disque, vous devrez repartitionner ce disque. Debian a besoin de partitions spécifiques. Il ne peut pas être installé sur des partitions Windows ou MacOS. Il peut partager des partitions avec d'autres systèmes Linux, mais ce point n'est pas abordé ici. Vous devez attribuer au moins une partition à la racine du système Debian.
Vous pouvez trouver des informations sur le partitionnement actuel en utilisant un outil approprié pour votre système d'exploitation , tel que fdisk ou PartitionMagic . Les outils de partitionnement permettent toujours de montrer l'état actuel sans faire de changement.
En général, modifier une partition contenant déjà un système de fichiers va détruire des fichiers. Vous devriez donc toujours faire des sauvegardes avant tout partitionnement. En continuant l'analogie avec la maison, avant d'abattre une cloison, vous voudrez certainement déplacer les meubles, afin de ne pas les endommager. Heureusement, il y a une alternative pour certains utilisateurs ; voyez : Section 3.5.1.1, « Repartitionnement sans perte sous DOS, Windows-32 ou OS/2 ».
Si votre ordinateur possède plus d'un disque dur, vous pouvez souhaiter en dédier un à Debian. Ainsi, vous n'aurez pas besoin de partitionner le disque avant de commencer l'installation ; le partitionneur inclus dans l'installateur fera très bien l'affaire.
Si votre ordinateur ne possède qu'un seul disque, et si vous désirez remplacer complètement le système d'exploitation actuel par Debian GNU/Linux, vous pouvez aussi attendre d'être dans le processus d'installation pour partitionner le disque (Section 6.3.2.1, « Partitionner les disques »). Cependant, cela ne marchera que si vous commencez l'installation à partir d'une bande, d'un cédérom ou de fichiers sur une machine connectée. En effet, si vous démarrez à partir de fichiers sur le disque dur, puis partitionnez ce disque dur pendant l'installation, vous effacerez les fichiers de démarrage, et il vaut alors mieux que l'installation se déroule sans accroc. Si vous voulez vraiment faire ainsi, vous devez vous assurer qu'il existe un moyen de ressusciter la machine en cas de problème, par exemple avec les bandes ou les cédéroms d'installation du système actuel.
Si votre machine possède déjà plusieurs partitions, et si suffisamment de place peut être obtenue en effaçant ou remplaçant une ou plusieurs de ces partitions, alors vous pouvez aussi attendre et utiliser le programme de partitionnement de l'installateur Debian. Vous devriez néanmoins continuer de lire les paragraphes suivants, car il existe certains cas qui obligent à effectuer la partition avant de démarrer l'installation.
Dans tous les autres cas, vous aurez besoin de partitionner votre disque dur avant de démarrer l'installation afin de créer de l'espace disponible dans lequel les partitions pour Debian seront créées. Si certaines de ces partitions sont attribuées à un autre système d'exploitation, il vaut mieux utiliser le programme de partitionnement de ce système d'exploitation. Dans ce cas, nous vous recommandons de ne pas essayer de créer des partitions Linux Debian avec ces outils. Il faut seulement créer les partitions dédiées à l'autre système d'exploitation.
Si vous installez plus d'un système d'exploitation sur la même machine, vous devriez commencer par les autres OS avant d'installer Linux. Windows ainsi que d'autres installateurs d'OS peuvent vous empêcher de démarrer Linux, ou vous encourager à reformater les partitions non reconnues.
Vous pouvez annuler ces actions ou les éviter, mais installer en premier le système natif vous épargnera des problèmes.
Si vous avez actuellement un disque dur avec une seule partition (ce qui est courant pour des ordinateurs de bureau), et si vous voulez pouvoir démarrer Debian ainsi que d'autres systèmes d'exploitation, vous aurez besoin de :
sauvegarder tout ce qui se trouve sur l'ordinateur ;
démarrer depuis le support d'installation (du système d'exploitation actuellement installé), par exemple un cédérom ou des bandes ;
utiliser les outils de partitionnement natifs pour créer soit de nouvelles partitions, soit de l'espace libre pour Debian GNU/Linux ;
installer le système d'exploitation natif sur sa nouvelle partition ;
démarrer ce système pour vérifier que tout fonctionne, et pour télécharger les fichiers de démarrage pour l'installateur de Debian ;
démarrer l'installateur de Debian pour commencer à installer Debian.
Si vous manipulez des partitions FAT ou NTFS existantes, il est recommandé de suivre la méthode ci-dessous ou d'utiliser des produits DOS ou Windows. Sinon, il n'est pas utile de partitionner à partir de DOS ou Windows ; les outils de partitionnement Linux sont généralement meilleurs.
Si vous avez un grand disque IDE, et que vous n'utilisiez ni l'adressage LBA, ni des pilotes de recouvrement (parfois fournis par les constructeurs de disques durs), ni un BIOS récent (après 1998) qui accepte les extensions d'accès pour disques de haute capacité, vous devez faire attention à la position de la partition de démarrage de Debian : vous devez la placer dans les premiers 1024 cylindres de votre disque dur (habituellement aux alentours de 524 Mo, sans conversion par le BIOS). Et il faudra peut-être déplacer une partition FAT ou NTFS existante.
L'une des situations les plus courantes, c'est d'avoir un système qui contient déjà DOS (y compris Windows3.1), Win32 (comme Windows 95, 98, Me, NT, 2000, XP) ou OS/2, et l'on veut installer Debian sur le même disque, sans détruire le précédent système. Comme c'est expliqué dans : Section 9.1, « Décider des partitions et de leurs tailles », diminuer la taille d'une partition existante endommagera sans aucun doute les données sur cette partition si certaines précautions ne sont pas prises. La méthode décrite ici, bien que ne garantissant pas la protection de vos données, fonctionne extrêmement bien dans la pratique. Par précaution, vous devriez faire une sauvegarde.
Avant d'aller plus loin, vous devez avoir décidé comment vous allez diviser le disque. La méthode présentée dans ce chapitre ne vise qu'à découper une partition en deux parties. L'une contiendra l'OS original et l'autre sera utilisée pour Debian. Pendant l'installation de Debian, vous aurez l'occasion de terminer la division de la partie Debian du disque comme vous le souhaitez (partition d'échange ou partition avec système de fichiers).
L'idée est de déplacer toutes les données au début de la partition, avant de changer les caractéristiques de la partition : ainsi rien ne sera perdu. Il est important que vous fassiez le moins de chose possible entre le déplacement des données et le repartitionnement, pour minimiser le risque qu'un fichier soit écrit près de la fin de la partition puisque cela diminuerait la quantité d'espace pouvant être pris sur la partition.
Il faut tout d'abord une copie de fips qui est disponible dans le répertoire tools/ de votre miroir Debian le plus proche. Décompresser l'archive et copiez les fichiers RESTORRB.EXE, FIPS.EXE et ERRORS.TXT sur une disquette amorçable. Une disquette amorçable peut être créée en utilisant la commande sys a: sous DOS. fips est fourni avec une très bonne documentation qu'il faudrait lire. Vous devrez la lire si vous utilisez un pilote de compression de disque ou un gestionnaire de disque. Créez la disquette et lisez la documentation avant de défragmenter le disque.
L'étape suivante consiste à déplacer toutes les données au début de la partition. L'utilitaire defrag, qui est livré en standard avec DOS 6.0 et les versions supérieures, peut facilement faire ce travail. Consultez la documentation de fips pour une liste des autres logiciels qui peuvent faire l'affaire. Notez que si vous avez Windows95, vous devez lancer defrag depuis celui-ci, puisque DOS ne comprend pas le type de système de fichiers VFAT qui est utilisé pour gérer les noms longs depuis Windows 95 et les versions supérieures
Après la défragmentation (qui peut prendre du temps sur un grand disque), réamorcez avec la disquette fips que vous avez créée dans le lecteur de disquette. Tapez simplement a:\fips et suivez les instructions.
Remarquez qu'il y a beaucoup d'autres utilitaires de partitionnement au cas où fips ne vous convient pas.
Si vous partitionnez des disques DOS, ou si vous changez la taille de partitions DOS, en utilisant des outils Linux, sachez que beaucoup de problèmes ont été constatés avec les partitions FAT obtenues. Par exemple, on a remarqué des problèmes de performance ou des problèmes de cohérence avec scandisk, et d'autres erreurs bizarres sous DOS ou Windows.
Apparemment, chaque fois que vous créez ou que vous redimensionnez une partition destinée à être utilisée sous DOS, c'est une bonne idée de remplir avec des zéros quelques-uns des premiers secteurs. Faites-le depuis Linux avant de lancer la commande DOS format :
dd if=/dev/zero of=/dev/hdXX bs=512 count=4 |